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Thèse de doctorat de l’Université de Lyon en Géographie, Urbanisme et Aménagement, effectuée au sein de l’École doctorale Sciences Sociales au sein du Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS) de l’Unité Mixe de Recherche Environnement Ville Société sous la direction de Christian Montès et Manuel Appert. Thèse soutenue le 6 novembre 2014.
"Marges en déclin sociodémographique et économique dans la deuxième moitié du XXe siècle, les quartiers d’inner city se situent aujourd’hui au cœur de la stratégie de développement de la capitale britannique. Le but de ce travail est triple : il s’agit de montrer comment ces quartiers sont progressivement devenus des espaces où se négocient les conséquences sociales et spatiales de la globalisation ; d’analyser le rôle joué par les politiques publiques urbaines dans cette transformation et de donner à voir la réaction des pouvoirs locaux. La première partie analyse comment le modèle politique et urbain de la régénération qui préside à ce changement s’est stabilisé à la fin de la décennie 1980 dans un consensus entrepreneurial, compétitif et partenarial. Mobilisant de façon critique le corpus théorique de la « ville néolibérale », elle montre que la territorialisation de la régénération dans les anciens quartiers d’inner city est discrète et inachevée et fait place à de nombreux reliquats de l’intervention de la puissance publique, loin de l’image d’un retrait univoque de l’État. La deuxième partie propose de déconstruire les modèles spatiaux de la ville globale appliqués à Londres. Elle s’appuie sur une analyse statistique multivariée diachronique qui illustre comment la mosaïque sociospatiale londonienne se complexifie à mesure qu’émergent de nouvelles centralités globales dans les années 2000. Dans ce cadre, nous montrons comment les quartiers d’inner city sont devenus des « espaces-soupapes » où se réfugient les classes moyennes et supérieures exclues des marchés centraux mis sous pression par la globalisation. La dernière partie s’intéresse aux impacts des réformes introduites par les néotravaillistes dans les années 2000 et la coalition conservateurs / libéraux-démocrates, au pouvoir depuis 2010, sur les pratiques et les territoires de la régénération. Elle montre comment les réformes modifient le modèle de la régénération en y introduisant des normes de durabilité, de reconnaissance des minorités et un impératif participatif."
"La coalition conservateurs / libéraux-démocrates a partiellement maintenu ce cadre. Cependant, un étude ethnographique des dispositifs initiés autour de deux grands projets urbains permet de voir comment le contexte d’austérité a conduit dans certains cas à une forme de privatisation du fonctionnement même de la démocratie urbaine locale. Au total, en l’absence de mécanisme de redistribution suffisamment contraignant, les programmes de régénération conduisent dans les faits à une accélération de la privatisation du parc de logements publics et à une généralisation des formes de gentrification clé-en-main (new-build gentrification). Une dernier corpus, élaboré à partir d’une analyse de la presse régionale et du suivi de plusieurs associations engagées dans la contestation de grands projets urbains montre que la régénération est désormais contestée dans plusieurs sphères politiques ; cependant les protestations sont fragmentées et peinent à se généraliser en raison de la spatialité de la régénération, par projet."
PLAN DE LA THÈSE
Introduction générale
Partie 1. Trajectoires de néolibéralisation
Partie 2. L’inner city dans la globalisation
Partie 3. Une Troisième voie inachevée
Conclusion générale
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