Habitat, architecture, urbanisme

Introduction à la thématique
G. Petit, L. Blondiaux, I. Casillo, J.-M. Fourniau, G. Gourgues, S. Hayat, R. Lefebvre, S. Rui, S. Wojcik, & J. Zetlaoui-Léger (Éds.). 2022, Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la Participation, DicoPart (2ème édition). GIS Démocratie et Participation.

Habiter procède de savoirs et de pratiques sociales, consubstantiels à l’existence humaine et pouvant être reconnus à chacun·e. Le domaine de l’aménagement de l’espace, à travers les disciplines qui l’ont structuré telles que l’urbanisme et l’architecture, aurait ainsi pu être l’un des plus ouverts à la participation. Or cela n’a pas été le cas. S’y sont manifestés, comme dans d’autres champs, des modes d’exercice du pouvoir politique, socio-économique et technique qui ont eu tendance à discréditer la légitimité et la capacité de l’habitant·e-citoyen·ne à s’exprimer sur le devenir de son cadre de vie. D’autres considérations plus spécifiques à ce domaine, liées notamment aux conditions d’énonciation d’un jugement esthétique, l’ont encore un peu plus disqualifié. Si, selon les contextes nationaux ou culturels ce constat peut être nuancé, ces différentes formes de domination ont gouverné les processus de fabrication de l’urbain au Nord comme au Sud, tandis que des modèles professionnels emblématiques, comme celui de l’architecte démiurge, ont largement circulé. En France, le recours à la norme technique et à l’outil statistique comme instruments de planification et de programmation, la référence au fonctionnalisme et au modernisme comme doctrine, n’ont fait qu’entretenir cette mise à distance.

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